Rien d’étonnant à ce que l’on boive du café et que l’on parle littérature, lorsque l’on connaît le thème de mon blog et mon compte Instagram, Un Livre Un Café. Cependant, il est agréablement surprenant d’y intégrer un écrivain. Aujourd’hui, j’aimerais vous présenter Tom-Louis Teboul, un écrivain qui monte.
Un livre, un café et un écrivain
Pour cette première discussion, il était de mon devoir de partager l’un des lieux cultes de la littérature : le Café de Flore. C’est, ainsi, que Tom-Louis Teboul et moi-même sommes retrouvés pour un café matinal.
Qui est Tom-Louis Teboul ?
Basé sur son livre, Vies déposées, j’ai noté qu’il existait trois ingrédients chez cet écrivain. Est-il d’accord ? Découvrons-le ensemble !
1. Humanitaire
Auria : Tout semble évident. Le premier roman discute de la vie de trois clochards dans le 18ème arrondissement de Paris. Tom-Louis y dévoile la misère de la rue, sans pour autant nous complexer. Anciennement avocat, le voilà travaillant chez Emmaüs.
Tom-Louis : Le terme plus approprié serait humanité car il existe une forme d’indignation, chacun ferme les yeux sur ce qu’il se passe dans la rue. C’est honteux de laisser crever les clochards dehors. Au Pays-Bas, il existe une structure d’accueil, un centre d’asile qui permet de s’occuper de ces personnes sans toit. Chez Emmaüs, il existe plusieurs postes, il y a bien entendu le terrain mais également ceux qui sont dans les bâtiments et qui apportent leur aide. Dans la partie digitale, Emmaüs Connect, un grand travail sur la précarité numérique est fait. 40% de la population française ont des difficultés avec les Internets. Chez Emmaüs Connect, on se bat pour cela.
2. Génération Y
Auria : Il existe ce phénomène qui touche la Génération Y : un malaise chez les jeunes gens âgés de vingt ans et d’un début de trentaine. Ce malaise peut se traduire entre autre par la brisure du modèle de nos parents. On ne se marie plus aussi jeune, on ne reste plus autant fidèle à une entreprise et parfois après quelques fines années d’entreprise, on se reconvertit. De passer avocat à responsable du développement et des partenariats chez Emmaüs, il existe une grande différence.
Tom-Louis : Un modèle que l’on nous instaure depuis le lycée, de savoir ce que l’on veut faire rapidement. Mon métier d’avocat a perdu tout son sens, à écrire des mails à longueur de journée, à ne pas rencontrer les bonnes personnes ou à aider les bonnes causes. Je n’avais plus de croyance. Chez Emmaüs, il y a un impact direct des actions, il est possible d’aider les gens, différemment. Dans le livre, Vies déposées, on retrouve cette notion de perte de rêves, des envies qui ne marchent pas avec les personnages. Ils sont abandonnés dans la rue, tout comme leur rêve.
3. Fausse Solitude
Auria : Le métier d’avocat peut donner l’image d’un être individuel, qui mène ses propres actions face aux autres. Travailler chez Emmaüs peut laisser le sentiment de se battre pour des gens seuls. Ecrire, également, est un travail que l’on fait seul. Les personnages de vos livres sont des marginaux, même leur prénom est presque unique, seul. Pourtant malgré toute cette solitude, ce besoin d’être seul, il existe un besoin profond des autres pour créer, pour grandir, pour s’épanouir et pour se changer les idées de la tête.
Tom-Louis : Un besoin des autres pour comprendre, c’est ce qui fait que les métiers choisis ne sont pas solitaires. En tant qu’avocat, le travail se fait avec les clients et ici chez Emmaüs avec une équipe. Cette fausse solitude peut rappeler dans Kaputt, à la comparaison du coucher de soleil à une endive.
Quel est son livre préféré ?
Pourquoi ? A quels souvenirs l’associez-vous ?
Un livre qui raconte le réel et qui dépasse la fiction, la vie qu’on observe. Une fiction et une auto-fiction.
Plusieurs couples sont amoureux, de nombreuses femmes sont très amoureuses de leur mari. Dans ce livre, c’est la manière dont un couple se souvient de cet amour mental et charnel : le mari va porter des blocs de radioactivité pendant 2 semaines, sa santé va se détériorer (et mourir) et pourtant ce couple continuera jusu’au bout à faire l’amour, même dans le noir.
Vous le lierez :
- Avec quelle boisson : Thé le matin car je suis imprégné et concentré. Vodka le soir car c’est un livre terrible, trop violent.
- Dans quel endroit : Dans le lit.
- Avec quelle musique : Hallelujah de Léonard Cohen
- A quel personnage l’associeriez-vous : Aux deux journalistes russes et au journaliste à Malte, qui ont dénoncé la situation de la misère des autres.
- A quelle cause l’associeriez-vous : L’honnêteté : ne pas cacher et sous-estimer la catastrophe.
Un beau souvenir en tant qu’écrivain ?
Avec Vies déposées, il reçoit des messages via son Instagram et sa page Facebook où les internautes lui transmettent les émotions liées à son premier roman. Et c’est en cela que Tom-Louis trouve que cela est un beau souvenir car les émotions, c’est ce qu’il y a de plus important. Certains ont trouvé le livre drôle, d’autres tristes, d’autres encore dégoûtés.
Et vous, que cela vous a-t-il laissé comme sentiments ? Découvrez mon avis sur sur Vies déposées.
PS : Les conseils de lecture du Renaudot vous suggère de lire ce printemps Vies déposées.