J’ai découvert, récemment, le magazine Books, une revue culturelle et d’idées, qui met en exergue un sujet fort de l’actualité, tel que les figures féministes, la masculinité toxique ou la notion de l’enfer.
Books Magazine se distingue par sa sélection d’articles internationaux sur des livres d’idées (romans, essais..). En effet, le fondateur de la revue Olivier Postel-Vinay prend soin de récolter des analyses sur des livres d’idées et non des critiques du genre littéraire, comme nous pouvons si bien les retrouver sur les Internets. Ainsi, ces livres dénichés à travers de grands journaux, magazines américains, anglais, allemands… permettent d’appréhender différemment les thèmes qui font notre actualité.
Olivier Postel-Vinay, fondateur et directeur du magazine Books nous dévoile les décors de sa revue, créée en 2008. Tous les propos inscris ci-dessous sont tenus par Olivier Postel-Vinay.
Books, un magazine français aux notes anglo-saxonnes
Le constat de Oliver Postel-Vinay : le caractère très « francocentré » de la presse française
Lecteur assidu de The Economist, mais aussi de la New York Review of Books, j’étais depuis longtemps frappé par le caractère très « francocentré » de la presse française.
J’avais aussi été le témoin de tentatives infructeuses de créer l’équivalent de la New York Review of Books en France.
Cela tenait de mon point de vue à deux raisons principales :
- La relative étroitesse du marché en langue française,
- Le petit nombre d’auteurs francophones de haut niveau capables de s’exprimer clairement, sans esprit de chapelle et sans trop de parti pris sur des sujets complexes.
D’où l’idée de la création de Books : un magazine hybride
Books croise l’expérience de Courrier International et de la New York Review of Books. Partir des livres, comme le font la New York Review et d’autres titres anglo-saxons (London Review of Books, Times Literary Supplement etc.), mais au lieu de commander des articles, proposer en traduction d’une sélection d’articles choisis pour leur qualité et leur intérêt potentiel pour les lecteurs francophones.
Pas de critiques de livres, mais un développement de réflexion personnelle
Il ne s’agit pas de critiques de livres au sens où on peut en trouver dans la presse française, mais chaque fois d’un véritable petit essai, rédigé le plus souvent par un auteur de livres, qui prend prétexte de la parution d’un ou plusieurs ouvrages pour développer une réflexion personnelle.
La presse anglo-saxonne, une qualité culturelle exceptionnelle
Cette qualité plonge ses racines dans une longue tradition, que l’on peut faire remonter au moins aux pages culturelles du Times de Londres, créé à la veille de la Révolution Française, puis à celles du New York Times, créé en 1851…
Après la Seconde Guerre Mondiale, le monde anglo-saxon a connu un regain impressionnant, avec la création de la New York Review of Books en 1963, du New Yorker en 1971, de la London Review of Books en 1979. Qui plus est, ces magazines ont résisté à la déferlante Internet et restent des citadelles de la production culturelle de qualité.
Si ce marché reste prospère, c’est pour l’essentiel en raison de la qualité des universités anglo-saxonnes, qui entretiennent un réseau d’enseignants et de chercheurs de haut niveau capables de rédiger clairement pour le grand public cultivé.
Ce que transmet Books à ses lecteurs
Des enquêtes menées pour satisfaire les lecteurs
Ce que nous souhaitons transmettre correspond, aussi, à ce que nos abonnés apprécient le plus :
- ouvrir les fenêtres en montrant que l’on peut réfléchir autrement aux sujets d’intérêt général,
- proposer, surtout dans le dossier central, un cadre de réflexion à plusieurs voix, laissant le lecteur se faire son opinion sans trop chercher à imposer la nôtre.
C’est donc à la fois l’ouverture sur le monde vu d’ailleurs et la tolérance pour les idées des autres.
L’un des dossiers qui lui a procuré le plus grand plaisir
Le débat sur l’idée d’un revenu universel, publié à la veille de l’élection présidentielle de 2017. Il montrait que sur certains sujets, la gauche radicale et la droite ultra-libérale se rejoignent !
Un conseil pour les lecteurs : consacrer du temps à la lenteur
Apprendre à se prémunir contre la tentation d’ouvrir sans arrêt son téléphone portable et à consacrer du temps à la lenteur.
La lenteur qu’exige, par exemple, la lecture d’un ouvrage ambitieux, ou même simplement celle d’un magazine propre à vous introduire agréablement dans l’univers si excitant de ce type de livre.
Un conseil adjacent : lire (ou relire) des classiques. Ce n’est pas un hasard si on les appelle des classiques… La plupart valent mieux que les ouvrages pour lesquels le temps n’a pas encore fait le tri.
Ci-dessous, je vous présente un classique anglais afin de rester dans la thématique anglo-saxonne de Books : Jane Eyre de Charlotte Brontë,la psychologie du personnage principal.
livre anglais Jane Eyre Charlotte Bronte