L’Epître est le quatrième livre du journal suisse éponyme. Ce sont 11 journalistes, écrivains qui vont mettre en exergue de courts textes littéraires. Il se peut que l’on découvre une poésie ou une nouvelle basée sur un thème précis. Explorons, différemment, la suisse romande.
L’Epître IV a été publié aux Editions PLF en 2017.
L’Epître, et si on en discutait ?
De la nouveauté
L’Epître est un livre que je n’aurais jamais connu si l’on ne me l’avait pas conseillé. En effet, cet opus suisse reste discret en France, alors qu’il regorge de textes intéressants. La lecture est fluide, peut se couper, peut amener à réfléchir grâce aux différents textes proposés. Ce sont au nombre de onze histoires que l’on découvre la suisse romande. Un spectacle qui laisse rêveur et qui montre la beauté de ce pays.
Quels sont les thèmes abordés ?
Tout au long des histoires, j’ai noté que deux thèmes étaient régulièrement abordés : l’enfance et l’amour. Pour l’un, on aborde un éventuel souvenir lointain, pour l’autre un éventuel passé court.
L’enfance
L’enfance est un sujet qui nous rappelle parfois de bons souvenirs, parfois des plus mauvais. Cette étape de la vie construit la personne que nous sommes et il est intéressant de la voir triturer dans ce livre. Vérité ou Imagination ? Je ne saurais le dire, cependant, il y a un travail, une impression forte qui laisse à réfléchir. Les émotions peuvent être davantage travaillées, mais le but de ces courts textes est d’exploiter en quelques lignes, quelques pages, tout un exercice sur plusieurs centaines de pages. Alors, je salue ces auteurs qui ont su présenter leur sentiment du présent par rapport un événement passé ou imaginé. Parmi l’un de ces textes, on peut nommer Quentin Perissinotto, Terre Humide, Passé Aride.
L’amour
Le thème de l’amour me laisse perplexe. La vision est celle d’un premier amour ou de l’amour d’un corps, sans prénom, sans distinction, un objet pour faire simple. Le jeu est, là encore, très complexe à aborder. Un sentiment de déjà-vu, d’êtres tout simplement lassés par eux-même et par la vision qu’ils pensent avoir de la vie amoureuse. Le corps est joliment exploité mais de ressenti pessimiste, comme si finalement la vie sentimentale est quelque chose de banal, qui ne peut évoluer car la société est ainsi. Je dirais que c’est un problème de personnes lasses, dans le sens où il reste encore du chemin pour ouvrir les yeux, être optimiste et avancer. Il n’y a que le beau qui peut arriver après ces turbulentes histoires. Malgré mon avis mitigé, les textes restent assez marquants et l’on ressent cette lassitude prenante.
Quand et où le lire ?
Pour certains, cela pour être dans un trajet de train le matin qui longe le lac Léman. Pour d’autres, sur un bateau au milieu de la mer.
Pour retrouver la photo, c’est sur Un Livre, Un Café