Un été avec Homère est un livre écrit par Sylvain Tesson. Il nous emmène en Grèce antique, où Homère partageait, à travers ses chants, l’illustre histoire de la guerre de Troie et le retour de Ulysse chez lui, à Ithaque. Qui n ‘a jamais lu l’Iliade et l’Odyssée ? Qui n’a jamais fait grec ancien au collège (ou pas) ? Lève la main ! C’est parti pour voir ce que regorge Un été avec Homère.
Un été avec Homère, et si on en discutait ?
Dans ce livre, Sylvain Tesson exprime ce qu’il ressent à la lecture de ces chants homériques. Il analyse ces personnages historiques menés par l’hubris (colère) ou ces dieux qui abhorrent les êtres humains. Il va intégrer des notions de la psychanalyse et va comparer le monde de Homère au notre. Le livre de Sylvain Tesson est court mais aborde des sujets structurés et est parfait pour remettre le pied à l’étrier dans les livres homériques entre : un Achille que l’on suit dans la guerre de Troie et un Ulysse, que l’on accompagne dans son voyage périlleux pour rentrer à Ithaque. Alors qui de Achille, de Ulysse ou de nous ?
Ce qu’il faut savoir de l’homme : l’hubris, avec Achille
L’hubris qu’est-ce que c’est ?
Selon le Larousse c’est : « Chez les Grecs, tout ce qui, dans la conduite de l’homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. »
Selon Sylvain Tesson c’est : une colère terrible chez l’humain qui peut nous emmener à faire des choses brutales, violentes. L’homme se laisse dominer par l’hubris.
Comme vous l’aurez bien compris, l’hubris c’est un comportement inconvenable en société et qui est mené par son orgueil et non sa raison.
Dans son livre, Sylvain Tesson essaye de nous le traduire, de nous le faire comprendre progressivement, car cette notion peut être complexe à assimiler. Achille représente par excellence l’hubris. Il est cet homme qui veut se venger d’Agamemnon, de Hector et qu’importe le prix, même celui de sa mort. Rien ne peut l’arrêter et c’est ce que déteste les dieux. Un homme qui ne se maitrise pas, qui est prêt à mettre à feu et à sang tout ce qui se mettrait sur son passage. Là n’est pas la vie, là n’est pas ce que désire les dieux.
Cette chienne égarée d’hubris est un terme que Sylvain Tesson va aborder tout au long de son livre et tout en faisant des comparaisons sur ce qu’est l’être humain de nos jours.
Ce qu’il faut comprendre de l’homme : l’opposé de Freud, avec le fils de Ulysse
Un peu de psychanalyse ne nous fera pas de mal ! Sylvain Tesson cite Freud mais non pas pour lui louer le complexe d’Oedipe mais plutôt l’opposé. Télémaque, fils de Ulysse et de Pénélope est perdu. Il a besoin de passer du stade enfant (bien qu’il soit déjà grand) au stade adulte / homme. Athéna, la déesse de la guerre, le lui dit : va retrouver ton père.
Ici, l’auteur fait une opposition entre la rupture oedipienne et les retrouvailles d’un enfant avec son parent : Télémaque lutte pour réunir de nouveau ses parents, alors que le complexe d’Oedipe c’est justement cette pensée de haïr le sexe opposé et de prendre sa place. Pour devenir homme, Télémaque doit retrouver son père et rétablir les choses dans l’ordre afin que Ithaque soit gouverné par Ulysse. Comme le suggère Sylvain Tesson, et si on créé un nouveau syndrome portant le nom de Télémaque ?
Le saviez-vous ? Dans le livre La psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim, l’écrivain parle de la différence entre les mythes (tels que l’Odyssée ou l’Iliade) et les contes de fées (tels que ceux des frères Grimm). Les mythes sont dédiés aux adultes car ils expriment le surmoi, tel que l’accomplissement de grandes choses. Souvent, ces objectifs sont hors d’atteinte et ne peuvent fournir une réponse rassurante à l’enfant, cependant sur l’adulte l’effet peut être plus que bénéfique. Les mythes sont, en quelque sorte, les contes de fées pour adulte.
Ce que cela nous apprend sur la société : les victimes
Sylvain Tesson exprime le fait que les chants homériques reflètent n’importe quelle époque. L’aède Homère n’a fait que traduire en chants ce que la nature humaine est, et ce que le monde est. L’écrivain va ainsi exprimer ce qu’il en ressort de l’être humain, mais aussi de notre société : la curiosité, l’obstination, la ruse, le non espoir, le souvenir éternel d’un être… Il en est de même pour la guerre, qui a toujours été au coeur des sociétés.
Sylvain Tesson va également aborder un point que de plus en plus de personnalités abordent : le héros qui montre sa puissance, qui est courageux, qui vainc les dangers n’est plus le héros de notre société. Aujourd’hui, ce que notre société clame comme étant le héros est la victime. La victime est celle qui devient la superstar et qui doit être mise en avant. Le blogueur Mark Manson, dans son livre l’Art subtil de s’en foutre, exprime le même sentiment. Aujourd’hui l’individu a tendance à vouloir mettre en exergue les victimes afin de rétablir la justice. On le voit, notamment, sur les réseaux sociaux comme Facebook. Pourquoi ? Comme il le souligne, il se pourrait que cela soit juste aujourd’hui un moyen de dévier l’intérêt des individus des tactiques, des lois, des actions ou paroles politiques. Une technique connue !
Quand et où le lire ?
Sur une terrasse privée en bord de mer, dont le vent caresse soigneusement votre visage et fait tourner délicatement les pages du livre.