Le Chant d’Achille est un livre écrit par Madeline Miller. A travers les yeux de Patrocle, elle met en exergue le lien, puis la relation qui va exister entre Patrocle et Achille du début jusqu’à la fin. Il n’est pas nécessaire de lire L’Iliade de Homère avant la lecture de ce livre, mais il est intéressant de comprendre les grandes lignes sur la guerre de Troie et ses personnages principaux.
Le Chant d’Achille, et si on en discutait ?
Deux personnages différents : Achille et Patrocle
Patrocle et Achille sont deux personnages différents sur tous les points.
Patrocle est le fils du roi Ménœtios et est rejeté par son père quand il avait 10 ans afin d’être envoyé chez Pélée, à Phtie. Il est petit, fébrile et a un physique banal. Achille, fils de Pélée et de la néréide (nymphe marine), Thétis, possède un corps d’athlète, une chevelure resplendissante. En quelques mots Achille est une créature humaine douée d’une force, d’un physique et d’une beauté appartenant uniquement aux dieux. Plus âgé que Patrocle, il aura pour ce garçon une affection particulière et qui sera réciproque.
Deux êtres opposés et pourtant, tout ne fait que les réunir. Ils se complètent et trouvent un équilibre, qui doit surement les apaiser. En effet, il y a d’un côté Achille qui recherche la gloire et l’admiration et de l’autre, Patrocle qui recherche un être à aimer et à se faire aimer. L’abandon serait une terrible chose pour ces deux personnages. Achille protégera Patrocle durant les 9 premières années de la Guerre de Troie (sur dix), en le préservant des attaques et en l’écartant des champs de bataille. Quant à Patrocle, il apaisera et rassurera Achille par sa présence, mais aussi par leurs discussions et ses avis.
L’Hubris d’Achille
Madeline Miller prend une décision de dire qu’ils ne sont pas cousins mais bien amants. En effet, Achille et Patrocle éprouvent pour l’un et l’autre un amour amical et sentimental. La mort de Patrocle déclenchera chez Achille une atroce souffrance qui se transformera par l’hubris, une colère aveuglante qui pousse à la vengeance. Quant à Patrocle, dans l’au-delà, il accompagne Achille comme il le peut. L’amour le garde près de lui, il essaye de lui parler au creux de son oreille, de le guider comme il le faisait, mais Achille est bien trop furieux, il n’entend que sa vengeance et se ferme ainsi à des ouvertures. L’hubris est un trait détesté par les dieux, ce qui ramène Achille à son statut d’être humain et non de demi-dieu / dieu comme le souhaiterait sa mère.
En effet, si les dieux abhorrent ce trait de caractère, c’est parce qu’elle entraîne un irrespect total des traditions, des valeurs, de la morale. Achille n’aurait-il pas du laisser le corps inanimé de Hector, fils de Priam, face aux remparts de Troie ? Ne méritait-il pas de somptueuses funérailles ? Lui, le meilleur guerrier après Achille, lui le fils aîné du roi de Troie ?
Les dieux de la mythologie grecque
Dans la guerre de Troie, les divinités interviennent car elles jouent avec les humains comme avec un échiquier. Les dieux grecs se moquent des humains et pourtant ils vont prendre partie pour l’un des camps : les achéens ou les troyens.
Du côté des Achéens : Athéna et Héra. Athéna car elle est la protectrice d’Athènes (on peut dire donc des grecs ? 🙂 ). Cette déesse aux yeux de chouette fera son possible pour ruser contre Apollon. Héra, femme de Zeus, ne se prononce pas dans le livre, mais la réalité est qu’elle a été blessée de ne pas avoir été choisie comme la femme la plus belle par Pâris, fils du roi Priam de Troie.
Du côté des Troyens : Aphrodite, la déesse de l’amour, qui a été choisie par Pâris lors du jugement. C’est à elle qu’il donne la pomme d’or. En échange, elle lui promet l’amour de Hélène, la future Hélène de Troie. Aphrodite, Pâris et Hélène sont les trois êtres qui représentent la beauté par excellence. Elle protégera, ainsi, de son mieux Pâris. Il y a également Apollon, qui lui protège les troyens et répandra sa fureur quand Agamemnon aura fait de Chryséis, fille du prêtre Chrysès, sa captive. Il refusera la montagne d’or et de cadeaux que le prêtre, dédié à Apollon, lui proposera. Le dieu soleil se vengera en répandant, entre autre, la peste.
Et les autres : Thétis est uniquement pour son fils. Elle déteste les humains et ne veut que pour son fils, la victoire, la gloire et sa transformation en dieu. Zeus équilibre les humeurs des dieux et des déesses en donnant parfois la victoire à l’un, puis à l’autre. Après une discussion avec Théhis, il acceptera de faire perdre les achéens tant que Achille ne sera pas respecté par Agamemnon et qu’il aura reconnu que sans lui, les grecs vont à leur perte.
Quand et où le lire ?
En Grèce, bien entendu ! Et surtout dans une île des Cyclades. Choisissez Rhodes qui est proche de la Turquie ou prenez le temps de lire sur un des ferrys qui vous emmènent d’Athènes à Santorin.