Sissi, Impératrice d’Autriche et reine de Hongrie est un livre écrit par Jean des Cars. On retrace la vie de Sissi dès sa rencontre avec François-Joseph, l’empereur d’Autriche, jusqu’à sa mort à Genève. Cette biographie illustre l’évolution du règne de Sissi à travers la politique externe et interne, la famille, la santé, les voyages, les amours… Sa tante et sa belle-mère, l’archiduchesse Sophie sera sa principale rivale au sein de la cour.
Sissi, Impératrice d’Autriche et reine de Hongrie est (réap)paru le 2 mars 2017 aux Editions Perrin.
Mon avis sur Sissi, Impératrice d’Autriche et reine de Hongrie – Note 3/5
Une partie de la biographie de Sissi met un point d’honneur sur les sentiments qu’éprouvent Elizabeth, sur son mal-être croissant mais aussi sur ses petites victoires contre l’archiduchesse. On va la voir grandir au fur et à mesure des chapitres en tant qu’impératrice et reine. Le point négatif que je soulèverai, est qu’on a la sensation de vivre page après page, chapitre après chapitre, la même histoire : ses combats avec Sophie, son envie de fuir, son amour pour François-Joseph, ses peines, ses cures thermales, son influence politique… On revit ces moments mais de manière différente avec une Sissi plus franche et parfois plus désespérée.
Le mal-être naissant de Sissi
Le physique avant tout
Sissi a eu dès son enfance une liberté sans limite. Son bonheur se résumait à sa vie chez son père, le Duc Max, à la campagne. La nature, les animaux, la lecture, l’équitation, voilà ce qui faisait épanouir cette adolescente. Elle était simple dans sa manière de se maquiller et de s’habiller. Pas de superficialité à l’exception de son régime pour garder sa minceur. Un poids qu’elle va s’infliger toute sa vie, pour garder sa taille svelte en montant à cheval quotidiennement et plusieurs heures par jour, en s’imposant des régimes à base de légumes et de produits laitiers puis de protéines. Elle ne mange pratiquement rien. Sa minceur, c’est ce qu’elle arrive de mieux à contrôler dans sa vie. Elle est maître de son corps et a tendance à être, ainsi, trop rude avec elle-même.
La finesse de son corps se répercute également sur la beauté de son visage. Pour résumer, elle veut rester belle. Bien compliqué lorsque l’on impose des régimes aussi contraignant à son physique. Pour les défauts qu’elle ne peut corriger, elle les cache. Sa dentition jaunâtre, elle en a honte. Alors pour la dissimuler, elle sourira les lèvres fermées puis avec le temps, elle parlera plus doucement, plus bas afin de ne les dévoiler.
Un cri de détresse enfoui en elle
Comme on le soulignait, elle impose à son corps un rythme assez draconien et elle va en subir le courroux sur sa santé. Elle va avoir des rhumatismes, elle va avoir des gonflements anormaux aux genoux et pieds, son estomac lui en sera très douloureux, elle aura des carences alimentaires…
Au-delà des conséquences de ce régime, elle a régulièrement des toux difficiles à soigner, des douleurs physiques, des migraines… Tous ces aspects, elle les a depuis pratiquement le début de son règne. Pourtant, c’est une jeune femme dynamique, qui aime la vie, qui est joyeuse. Elle reste positive et optimiste dans sa manière d’agir et essaye de faire le plus grand bien autour d’elle, que cela soit à niveau politique ou familial. Elle contient sa rage, elle contient sa tristesse d’avoir perdu sa liberté, elle contient tout cela en elle et trouve un peu de force grâce à l’amour qu’elle porte à François-Joseph. Moralement, elle n’est pas bien. Elle est à la limite de la dépression et ne sait exprimer autrement son mal-être que par des problèmes de santé qu’elle accumulera toute sa vie. On en déduit qu’elle somatise ses angoisses, sa dépression.
Sa seule issue est de voyager. D’être seule. Juste être seule, pour pouvoir se retrouver et oublier les sentiments des autres qui l’oppressent et la rendent davantage malade. Elle se sent mieux loin de tous, au soleil ou lors de ses cures thermales annuelles. Ce malaise psychique va durer toute sa vie, bien que de petites victoires vont l’aider à surmonter la ville qu’elle abhorre tant : Vienne.
La Hongrie, son pays d’accueil
Elle fuit tout simplement Vienne car elle ne peut supporter le protocole, elle ne peut supporter celle que l’on appelle discrètement la vraie impératrice, sa belle-mère Sophie. Elle veut sortir de son imprégnation, de sa posture à imposer tout ce qui se lie à la vie de Sissi.
La Hongrie deviendra pour elle son refuge, une nouvelle famille dans laquelle elle se sent elle. Cela lui rappelle la Bavière. Elle est intégrée dans ce pays qui ne voulait pas de l’Autriche. Elle redoublera d’effort pour leur plaire. Elle a besoin de plaire et de se faire aimer telle qu’elle est. Pour cela, elle va d’abord s’entourer d’une lectrice hongroise pour développer son lexique. Puis, d’autres membres viendront l’entourer, tous hongrois. Pour la naissance de son quatrième enfant, elle voudra accoucher en Hongrie, en hommage à ce pays qui les a accueilli, elle et le roi.
Quand et où le lire ?
Au soleil, dans un jardin, dans un parc ou à la campagne. Quelque part où la nature domine le paysage.
Je vous invite à découvrir la ville de Vienne, qui malgré le ressentiment de Sissi est une ville splendide et riche culturellement.